«Le bateau quitte lentement le quai de Jrmie. J'ai le coeur qui dbat, gros dans ma poitrine. Les larmes roulent sur mes joues. La taille de ma mre s'amenuise de plus en plus, pour ne plus devenir qu'un petit point l'horizon. Je reste l l'arrire du bateau fixant ce point jusqu' ce qu'il disparaisse tout fait de mon champ de vision. Je suis en route pour une nouvelle aventure dont je rve depuis des mois, mais je suis tout de mme angoiss devant l'inconnu.
Aprs une nuit mouvemente en mer, je suis arriv Port-au-Prince en provenance de ma ville natale, une petite ville du sud. Le quai de dbarquement, o je me trouve, si on peut l'appeler ainsi, est juste ct du march de charbon qui, sans le savoir, allait changer ma vie.
L'histoire qui suit est la mienne et pourrait tre celle de milliers de jeunes envoys par leurs familles pour vivre avec un parent, qui un oncle, une tante, une marraine dans la capitale ou pour tre placs comme dans mon cas dans une famille, comme garon tout faire ou comme on nous appelle ici un restavk (reste avec).
Il existerait en Hati prs de 400 000 restavks. Ces enfants, victimes d'abus de toutes sortes, sont maintenus dans un tat proche de l'esclavage. Hatien migr Toronto, Gabriel Osson raconte ici l'histoire bouleversante de l'un d'eux.
«Le bateau quitte lentement le quai de Jrmie. J'ai le coeur qui dbat, gros dans ma poitrine. Les larmes roulent sur mes joues. La taille de ma mre s'amenuise de plus en plus, pour ne plus devenir qu'un petit point l'horizon. Je reste l l'arrire du bateau fixant ce point jusqu' ce qu'il disparaisse tout fait de mon champ de vision. Je suis en route pour une nouvelle aventure dont je rve depuis des mois, mais je suis tout de mme angoiss devant l'inconnu.
Aprs une nuit mouvemente en mer, je suis arriv Port-au-Prince en provenance de ma ville natale, une petite ville du sud. Le quai de dbarquement, o je me trouve, si on peut l'appeler ainsi, est juste ct du march de charbon qui, sans le savoir, allait changer ma vie.
L'histoire qui suit est la mienne et pourrait tre celle de milliers de jeunes envoys par leurs familles pour vivre avec un parent, qui un oncle, une tante, une marraine dans la capitale ou pour tre placs comme dans mon cas dans une famille, comme garon tout faire ou comme on nous appelle ici un restavk (reste avec).
Il existerait en Hati prs de 400 000 restavks. Ces enfants, victimes d'abus de toutes sortes, sont maintenus dans un tat proche de l'esclavage. Hatien migr Toronto, Gabriel Osson raconte ici l'histoire bouleversante de l'un d'eux.