Dans la plaine rase, sous la nuit sans toiles, d'une obscurit et d'une paisseur d'encre, un homme suivait seul la grande route de Marchiennes Montsou, dix kilomtres de pav coupant tout droit, travers les champs de betteraves. Devant lui, il ne voyait mme pas le sol noir, et il n'avait la sensation de l'immense horizon plat que par les souffles du vent de mars, des rafales larges comme sur une mer, glaces d'avoir balay des lieues de marais et de terres nues. Aucune ombre d'arbre ne tachait le ciel, le pav se droulait avec la rectitude d'une jete, au milieu de l'embrun aveuglant des tnbres.
Dans la plaine rase, sous la nuit sans toiles, d'une obscurit et d'une paisseur d'encre, un homme suivait seul la grande route de Marchiennes Montsou, dix kilomtres de pav coupant tout droit, travers les champs de betteraves. Devant lui, il ne voyait mme pas le sol noir, et il n'avait la sensation de l'immense horizon plat que par les souffles du vent de mars, des rafales larges comme sur une mer, glaces d'avoir balay des lieues de marais et de terres nues. Aucune ombre d'arbre ne tachait le ciel, le pav se droulait avec la rectitude d'une jete, au milieu de l'embrun aveuglant des tnbres.