Une petite valse lente, en do mineur, dont les deux lignes mélodiques s’entremêlent: un motif chromatique descendant, et un thème mélancolique par-dessus. L’orchestration étrange, hétérogène par ses mixtures de flûte à bec, harpe, glockenspiel et célesta, sonne à la manière d’un orgue de barbarie. Le générique d’ouverture plante ainsi le décor faussement enfantin d’une société des souffrances sur lesquelles prospèrent des forains sans scrupules, comme pour mieux annoncer une atmosphère sonore oppressante où règnent les bruits sourds de la Révolution industrielle, des tuyaux qui chuintent et des usines qui ronflent. Au moment le plus cruel de ce long-métrage en noir et blanc qui se referme sur l’Adagio de Barber, la valse revient, quand l’homme-éléphant, qui s’était lentement élevé dans la hiérarchie sociale, devient à nouveau l’objet de toutes les moqueries.…
You're reading a preview of
Classica (Digital) - 1 Issue, No. 262