Dans les milieux de la « musique contemporaine », on ne prononçait jamais son nom. Tout juste savait-on que cet homme existait sur une autre planète où, inlassablement, il continuait à écrire des andantes mélodieux et des allegros bien rythmés, dans la tradition de ses maîtres, Schubert ou Chabrier. On ne pouvait s’en débarrasser complètement, car les instrumentistes aimaient sa musique et la jouaient comme un divertissement qu’on tolérait de loin… sans aller jusqu’à programmer ses opéras, concertos et autres oeuvres symphoniques, autrefois dirigées par Monteux, Scherchen, Prêtre ou Dorati. En cette fin de xxe siècle, Jean Françaix était devenu étranger à la grande histoire, coupable d’une musique tonale avec fausses notes ajoutées qui donnait des nausées à mes camarades bouleziens. Il restait néanmoins fort présent en Allemagne et dans…
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Classica (Digital) - 1 Issue, No. 262